Les 3 Services civiques qui se missionnent à la Maison Familiale et Rurale de Nosy Be.
Motivés! y a intérêt d’autant qu’ils ont signé les gonz’ et ils sont là pour un moment, alors ils iront jusqu’au bout de leur expérience! Ils sont là depuis 3 semaines et remisant chaque jour un certain état de confusion, constatent le gap qu’il y a entre ce qu’on entend avant de partir et la réalité du coin. Comment porter un projet qui tient en quelques lignes sur le papier? Porter 17 jeunes dans les faits. Les 3 services civiques sont chargés d’animer des ateliers de permaculture, de designer l’espace pour le rendre attractif touristiquement parlant et viable au niveau agricole, et enfin de créer un sentier botanique pour les visiteurs qui passeraient par là après avoir visité l’arbre sacré juste à côté, véritable institution nosy-béenne.
Les 3 services civiques vont vivre tous les jours pendant 6 mois avec 17 jeunes de 17 à 25 ans, c’est-à-dire à peu près leur age. Ils ont tout de suite été plébiscités pour donner des cours de français.
[Parenthèse c’est fou le nombre de gens qui donnent des cours de français à Mada; ça soulève en moi 2 réflexions: la 1ère porte sur ce désintérêt total de la “classe” politique absolument corrompue qui s’en tape royale de l’éducation et mon autre critique déplore le nivellement par le bas de cette transmission. J’ai entendu des gens me dire, “je ne suis pas formé pour ça et ne l’ai jamais fait mais bon c’est simple il suffit de parler”. Quand on voit le niveau de compréhension des malgaches se mettant au français, on leur souhaiterait quand même un minimum de pédagogie. Passons.]
Nos 3 sympathiques services-civiques bretons de surcroît, tout de persévérance vêtus m’ont ému par leur sincérité: “on s’attendait pas à un si gros free-style”.
Je me souviens de mon service-civique brestois, expérience vécue l’année de la création de ce contrat bâtard qui ressemble à un stage de plus alors qu’ils n’ont en commun que la paye bidon. On est plutôt propulsé dans un truc par définition non lucratif alors l’État file des miettes aux assos pour qu’elles résolvent des problèmes qui n’empêcheront pas l’État d’aller fouetter d’autres chats. On est propulsé dans un truc parfois asphyxiant parce que tu sais que tu as choisi ces 30h semaine en fonction de tes valeurs mais qu’on y frise souvent le bénévolat. D’ailleurs on est plutôt sur du 40h quand on compte les supports à concevoir, les stands en festoche à tenir… Non Môssieur Martin Hirsh, le service civique n’est pas qu’un petit jeune à former, content qu’on lui donne une chance de rajouter une ligne à son CV. Il est la roue de secours des associations, sans lui elles ne survivraient peut-être pas aujourd’hui. Comment pouvez-vous nous expliquer vos abandons de poste? Quels sont les arguments de ces gens là-haut perchés sur leur planète artificiel, pourquoi déléguez-vous tout monsieur le président et surtout pourquoi le déléguez-vous à des crétins qui délègueront à leur tour jusqu’à ce que tout ce petit monde ait bien eu le temps de se consacrer à autre chose que d’”administrer” ce pays en prenant soin de sa population.
Ha oui, c’est vrai l’argent sert à graisser les pattes. Si seulement la justice était moins asservie aux plus grandes crapules de ce monde!
Pour en revenir aux asso’, leurs gros dossiers plein sous les bras, et leurs petits services civiques, beaucoup de missions te donnent des frissons de dépucelage et parfois – quand tu flippe de baisser les bras- tu te sens tellement là où il faut car ton utilité est avérée.
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